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Trump sans entraves: ce qu'il veut faire

Dernière mise à jour : 7 nov.

 

 

"And when Dad gets home, you know what he says? You’ve been a bad little girl, and you’re getting a vigorous spanking right now."


Tucker Carlson at a Trump rally in Duluth, Georgia.


 

Attachez vos ceintures. Le Trump de 2024 est plus âgé, plus en colère et il a construit sa revanche en propageant le mythe de l’élection volée. Sa victoire très nette lui donne une forte légitimité électorale et sonne le retour au pouvoir de l’homme fort qui « va régler tous les problèmes ».

 

Trump sans entraves

 

Le second mandat, plus précisément les deux premières années jusqu’aux élections de mi-mandat en novembre 2026, verront un Trump sans entraves, débarrassé des républicains de l’establishment qui jouaient les garde-fous au sein de son Cabinet et au Congrès. Le parti républicain est devenu le sien. Les Républicains ont repris le contrôle du sénat et conserveront sans doute celui de la chambre des Représentants. Les leaders républicains du Congrès sont alignés sur lui. La Cour suprême a récemment accordé au président une immunité quasi totale dans l’exercice de ses fonctions. Trump aura l’opportunité de consolider pour longtemps la majorité conservatrice de cette institution lorsqu’il devra remplacer les juges conservateurs Samuel Alito et Clarence Thomas.

 

Trump piochera dans le Project 2025, le programme radical concocté par la Heritage Foundation, et le travail préparatoire réalisé plus discrètement par l'America First Policy Institute, pour renforcer les pouvoirs du président sur l'État fédéral et ses agences, purger le personnel des différents départements et remplacer les fonctionnaires par des « loyalistes » triés sur le volet. En particulier, Trump voudra se protéger rapidement de tout contrôle judiciaire, mettre fin aux enquêtes criminelles contre lui et gracier ses partisans condamnés par la justice fédérale pour leur participation dans l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021. La priorité sera donc à assurer un contrôle étroit de la présidence sur le département de la Justice, le Pentagone et le FBI (police fédérale). Le directeur du FBI Christopher Wray et le président de la Réserve fédérale Jay Powell pourraient être rapidement limogés.

 

Tenir quelques promesses phares

 

Donald Trump voudra montrer qu’il tient, au moins partiellement, ses promesses sur quelques sujets phares, vus comme des marqueurs : expulsions de migrants sans titre de séjour régulier dès le début de son nouveau mandat ; pardon présidentiel accordé aux « patriotes » condamnés par la justice fédérale pour leur participation à l’attaque contre le Capitole du 6 janvier 2021 ; utilisation du ministère de la justice, pour lancer des enquêtes et poursuivre ses adversaires politiques ; déploiement de l’armée pour assurer le maintien de l’ordre en cas de troubles intérieurs.

 

Trump voudra également imposer de nouveaux droits de douane sur les importations et intensifier une guerre commerciale, non seulement contre la Chine, mais aussi contre des pays partenaires et alliés. De même, il entend mettre en oeuvre une dérégulation massive.

 

Miser sur les autocrates plutôt que sur les alliances

 

 Sur la scène internationale,  son approche transactionnelle de la politique étrangère reste inchangée. Son imprévisibilité fragilisera les alliances en Europe et en Asie. Son exemple encouragera les autocrates.

 

L'Otan, en particulier, risque d'être vidée de sa substance. Quelle valeur aura l’article 5 de l’OTAN, censé garantir la défense mutuelle au sein de l’Alliance, face à un président américain qui déclare que la Russie peut faire ce qu’elle veut aux membres de l’OTAN qui, selon lui, ne paient pas leur juste part du fardeau ? Hostile à l’aide militaire américaine à l’Ukraine, Trump dit vouloir mettre fin à la guerre en vingt-quatre heures. Cet abandon programmé se traduira par une pression sur Kiev pour céder les territoires annexés par la Russie en échange d’une paix aux conditions de Vladimir Poutine.


Une idée circulant au sein de l'équipe de transition de Trump, impliquerait que l'Ukraine renonce à rejoindre l’OTAN pendant au moins 20 ans. En échange, les États-Unis continueraient à fournir à l’Ukraine des armes pour dissuader une future attaque russe. Dans le cadre de ce plan, la ligne de front serait gelée et les deux parties accepteraient une zone démilitarisée, surveillée par une force de maintien de la paix composée de soldats européens.


Reste à savoir si Poutine acceptera une reddition partielle de l'Ukraine, sachant qu’il pourra toujours s’emparer du reste du territoire ukrainien quelques années plus tard, une fois que Trump aura réussi à imposer une forme de « neutralité » à Kiev.

 

 Une vague de corruption

 

Au cours de son second mandat, Donald Trump continuera à utiliser la politique étrangère pour faire avancer des objectifs personnels.

 

« Le danger le plus grand et le plus insidieux n’est peut-être pas la répression ou le harcèlement politique, mais la corruption » affirme David Frum, ancien conseiller du président George W. Bush, sur le site de The Atlantic, anticipant « l’énorme vague de kleptocratie et de corruption qui va maintenant engloutir notre système politique ».

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