Après la « puissance d’équilibres », voici la « puissance partenariale de confiance », dernière trouvaille de l’Élysée pour caractériser l’ambition internationale de la France.
Comme s’il fallait à tout prix, confronté au rejet de la présence militaire française en Afrique subsaharienne, trouver le « concept » salvateur qui montrerait, urbi et orbi, que la France reste une « une grande puissance ».
À moins qu’il ne s’agisse que de l’ultime tentative de recyclage d’une vieille idée : la France, «alliée mais pas alignée», capable de jouer les médiateurs ou les accompagnateurs, et même d’’offrir dans l’Indo-Pacifique une « troisième voie » qui ne serait ni celle des États-Unis, ni celle de la Chine. Bref, comme le déclarait Emmanuel Macron, dans son discours, lundi 28 juillet, devant la conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs, « éviter une partition du monde dans ce duopole ». Sous-entendu, la multiplication des partenariats offrirait l’opportunité à la France d’assumer un rôle de puissance mondiale, à l'égal des deux grands.
La France peut-elle, comme l’affirme le président de la République, être un partenaire crédible, de l’Afrique à l’Indo-Pacifique, en passant par les Caraïbes, l’Amazonie et l’Amérique latine ? Sans oublier la « gouvernance internationale » que Paris veut réformer et l’objectif, désormais partagé avec les partenaires européens, selon Emmanuel Macron, d’«autonomie stratégique européenne ». Dans l'Indo-Pacifique, la France "n'est ni une puissance économique majeure, ni une puissance militaire majeure" souligne Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Faut-il voir dans cette sémantique abstraite et grandiloquente l'obsession française de maintenir son "rang" ? La France devra, tôt ou tard, trancher dans ses priorités et hiérarchiser ses engagements, en adéquation avec la réalité de ses moyens. En attendant, la ministre des affaires étrangères Catherine Colonna a utilisé, mardi 29 août, dans son intervention devant les ambassadrices et les ambassadeurs, un autre concept, celui de "puissance d'initiative", pour décrire la diplomatie française.
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