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Steve Witkoff, un ami américain au Kremlin

 

 

 

Steve Witkoff et Jared Kushner, les deux émissaires américains envoyés par Donald Trump, rencontrent, ce mardi 2 décembre,Vladimir Poutine à Moscou.

 

Pour le premier, ce sera son sixième déplacement à Moscou en neuf mois depuis son premier entretien de trois heures avec le président russe au mois de février.

 

Partenaire de golf de Donald Trump, Steve Witkoff a bâti une partie de sa fortune dans les années 1990, quand les réseaux criminels russes et les oligarques russes en fuite blanchissaient leur argent dans l’immobilier new-yorkais.

 

« La paix par le business »

 

Dans une enquête publiée le 28 novembre, le Wall Street Journal décrit comment Kirill Dmitriev, PdG du fonds souverain russe a su convaincre l’administration Trump de considérer la Russie, en particulier l’Arctique et la Sibérie, comme un nouveau Far West, un pays d’opportunités sans limites, faisant miroiter des contrats de plusieurs milliards de dollars dazns les terres rares et l’énergie. Cette approche de « la paix par le business » a manifestement séduit Steve Witkoff et Jared Kushner, au point de concocter avec Kirill Dmitriev, au mois d’octobre à Miami Beach, un « plan de paix » qui devait permettre aux entreprises américaines d’accéder aux actifs gelés en Europe pour des projets d’investissement russo-américains et une reconstruction de l’Ukraine sous l’égide des États-Unis.

 

Ce « plan de paix » a, depuis, été amendé, à Genève, dans des discussions entre Américains, Ukrainiens et Européens, puis, dimanche 30 novembre, entre Américains et Ukrainiens, dans une salle du club de golf de Witkoff à Hallandale Beach, en Floride.

 

Beaucoup de points ne sont pas finalisés, en particulier la question territoriale concernant la partie de l’oblast de Donetsk sous contrôle des forces armées ukrainiennes et les garanties de sécurité qui seraient offertes à l’Ukraine. « Les Américains vont mener une entreprise de médiation qui vise à clarifier les positions russes sur une toute une série de sujets » affirmait Emmanuel Macron, lundi 1er décembre, lors de sa conférence de presse conjointe avec Volodymyr Zelensky. « Il n’y a pas aujourd’hui à proprement parler un plan qui soit finalisé ».


Pression américaine sur Zelensky

 

Steve Witkoff aurait manifestement voulu pouvoir présenter à Poutine des avancées sur la question territoriale. L’émissaire américain, censé reprendre et présenter les éléments discutés à Genève et en Floride, ne devrait toutefois pas s’en tenir à ce qui a été discuté. Les Américains cherchent à contourner le président Volodymyr Zelensky, qui s’oppose à toute cession de territoire contrôlé par l’armée ukrainienne, une concession politiquement explosive. Les Ukrainiens et les Européens n'ont aucune certitude sur ce que les Américains proposeront finalement à Moscou.

 

Rivalité entre J.D. Vance et Marco Rubio

 

Les divisions au sein de l’administration Trump compliquent l’affaire. La séquence diplomatique des derniers jours et les révélations de l’agence Bloomberg sur une conversation entre Steve Witkoff et le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, ont remis le chef de la diplomatie Marco Rubio au centre des tractations et exposé la rivalité entre le secrétaire d’Etat et le vice-président J.D. Vance. (N.B. : dans cette conversation, Steve Witkoff conseille son homologue russe sur la manière dont Vladimir Poutine pourrait au mieux influencer Donald Trump lors d'un appel téléphonique avant une visite du président ukrainien Volodymyr Zelenski à la Maison Blanche). L’axe Vance-Witkoff-Kushner semble prêt à imposer à l’Ukraine un accord favorable à la Russie en privilégiant les intérêts commerciaux américains. Le secrétaire d’Etat Marco Rubio et un groupe de sénateurs républicains sont sur une ligne plus dure concernant la Russie.

 

Il est difficile de savoir si ces révélations affecteront l’influence de Steve Witkoff à la Maison-Blanche mais il aura du mal à se défaire de son image de pro-russe, ce qui pourrait paradoxalement contribuer à le démonétiser aux yeux du Kremlin. « La position délicate de Witkoff et les tentatives visant à saboter ses efforts pour parvenir à un accord de paix dévalorisent la position de négociation américaine et incitent le Kremlin à croire que la voie militaire est un moyen plus sûr d’atteindre ses objectifs » estime Tatiana Stanovaya, chercheuse au Carnegie Russia Eurasia Center.

 
 
 

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