Poutine mise sur Trump pour une paix à ses conditions
- fdalancon
- il y a 4 jours
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Charme, manoeuvres dilatoires et menaces: pendant près de cinq heures, devant les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner, Vladimir Poutine a fait passer son message : la paix ne sera possible qu’aux conditions de la Russie.
Le conseiller diplomatique de Poutine, Iouri Ouchakov, a qualifié la réunion d’« utile, constructive et fructueuse ». Selon lui, la partie américaine a présenté des propositions sur la question du contrôle territorial mais « aucune solution de compromis n'a encore été choisie ». Toujours selon Iouri Ouchakov, Vladimir Poutine a fustigé « les actions destructrices de la partie européenne » et demandé à Witkoff et Kushner de transmettre plusieurs messages à Trump. «Nous avons convenu avec nos collègues américains de ne pas divulguer la teneur des négociations. La discussion était confidentielle». Selon lui, Moscou a reçu de Washington quatre documents en plus du plan américain initial.
Avant de s’entretenir avec Poutine, Witkoff (qui en était à sa sixième rencontre en neuf mois avec le président russe), et Jared Kushner, le gendre de Trump, ont profité d’un déjeuner dans un restaurant chic, en compagnie de Kirill Dmitriev, PdG du Fonds russe pour les investissements étrangers directs, avant de flâner avec lui sur la place Rouge. Les trois hommes se connaissent bien et ont travaillé ensemble à l’élaboration du « plan en 28 points » qui reprenait l’essentiel des demandes de Moscou.
Poutine les a fait mariner jusqu’à 20 heures, soit trois heures après l’heure initialement annoncée pour leur entretien par le porte-parole du Kremlin. Entre-temps, le président russe s’était adressé à la presse lors d’un forum d’investissement où il a accusé l’Europe de faire obstruction au processus de paix et a laissé entendre qu’une escalade était possible.
« Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe mais si l’Europe décide de la déclencher, a-t-il dit, nous sommes prêts ». Une vidéo diffusée par le Kremlin a montré Poutine accueillant ensuite Witkoff et Kushner en leur demandant s’ils appréciaient Moscou. « C’est une ville magnifique » a répondu Steve Witkoff. Les discussions se sont terminées bien après minuit. Les deux émissaires ont alors gagné l’ambassade américaine à Moscou pour rendre compte de leurs discussions à Donald Trump par liaison sécurisée
Conclusion : Poutine reste inflexible sur ses exigences ( entre autres : retrait des forces ukrainiennes du Donbass, limitation des effectifs de l’armée ukrainienne et reconnaissance des territoires ukrainiens occupés comme russes ) et mise sur Trump pour faire pression sur Zelensky, le cas échéant en désignant les Européens comme responsables de l’échec des négociations. « Le calcul de Moscou est simple » décrypte Tatiana Stanovaya, chercheuse au Carnegie Russia Eurasia Center. « Washington doit désormais faire pression sur Kiev pour que celle-ci accepte ces conditions, seule voie possible vers la paix ».
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